À la Coopérative funéraire de l’Outaouais (CFO), comme dans toute coopérative, les membres sont les propriétaires, collectivement. Ils élisent annuellement, et démocratiquement, un conseil d’administration de neuf membres dont l’un des rôles est de veiller au respect des valeurs coopératives dans les pratiques quotidiennes de l’entreprise.
Et après 40 ans d’opérations, force est de constater qu’il s’est effectivement créé au sein de l’organisation, et ce à tous les niveaux de l’administration, une culture coopérative qui se démarque des façons de faire dans le secteur privé. Cela se voit à l’interne, et aussi bien sûr dans les relations avec les membres et les familles endeuillées.
Nadine Filiatreault, directrice adjointe Laboratoire à la CFO, est bien placée pour en témoigner. Embauchée comme thanatopractrice en 1994, devenue par la suite membre du personnel cadre, responsable aujourd’hui de l’embaumement, des brancardiers, du four crématoire et des achats (cercueils, urnes, etc.), Mme Filiatreault a fait de tout au sein de la coopérative depuis 25 ans, y compris rencontrer les familles de personnes décédées.
« Depuis 24 ans, je n’ai connu que le travail en milieu coopératif. Le thinking coopératif, ça fait partie de moi », précise-t-elle. L’une des différences fondamentales, c’est bien sûr la nature sans but lucratif de l’organisation coopérative. Les activités, tant à l’interne qu’à l’externe, ne sont pas orientées vers la recherche du profit à tout prix mais vers l’optimisation d’une rentabilité pour assurer un service de haute qualité à prix compétitifs et la pérennité de l’organisation. Ainsi, les conseillers aux familles ne sont pas rémunérés à la commission, mais à salaire. « Les trop-perçus sont d’ailleurs réinvestis dans la coopérative », dit-elle.
« Pour les gens, le décès d’un proche est la pire chose qui puisse leur arriver. Ils sont vulnérables. Nous faisons une offre de service sans pression. Qu’ils prennent un forfait funéraire à 3 000 $ ou à 10 000 $, c’est pareil pour nous. Ils trouvent nos services faciles, et humains. Pour moi, cela est sûrement relié à la nature coopérative de l’entreprise. Le coopératisme se reflète dans notre approche à la clientèle », poursuit Mme Filiatreault.