La batterie du vieux corbillard | Coopérative funéraire de l'Outaouais

La batterie du vieux corbillard

Jacques Carrière, organisateur communautaire du CLSC Le Moulin et membre du premier conseil d’administration de la coopérative, se souvient d’une situation où il a dû improviser sans préavis. La batterie du vieux corbillard du début était faible et à la fin d’un service funéraire à l’église St-Rédempteur, le moteur a refusé de démarrer.

L’assistance était regroupée sur les marches de l’église et attendait le départ du corbillard pour le suivre. Que faire ? M. Carrière a eu l’idée de remercier la centaine de personnes présentes et de les inviter à se rendre directement à la salle de réception, ajoutant que la famille se rendrait seule aux Jardins du souvenir. Après le départ du dernier membre de l’assistance, Jacques Carrière est allé chercher sa voiture garée tout près, a sorti ses câbles, et rechargé la batterie du corbillard…

Le chiffre malchanceux

À l’origine, l’adresse de la Coopérative funéraire de l’Outaouais était le 13, rue Ste-Bernadette, dans le secteur Hull. Les fondateurs estimaient que le chiffre 13 ne convenait pas pour une maison funéraire. Il aurait pu faire fuir les plus superstitieux et susciter de mauvaises plaisanteries. À la demande de la CFO, la ville de Hull accepta que l’adresse civique de la Coopérative devienne le 11, rue Ste-Bernadette.

Numéro satanique

À l‘origine, le numéro civique du salon de la coopérative sur le boulevard Maloney était le 666. Dans l’Apocalypse de Saint Jean, ce chiffre est associé à l’Antéchrist ou la Bête de l’Apocalypse : « Que celui qui a de l’intelligence calcule le nombre de la bête, (…) et son nombre est 666. » (Apocalypse, 13, 18). Sensible aux remarques que ce chiffre suscite, le conseil d’administration de la CFO demanda à la ville de Gatineau de changer le numéro civique 666 pour le 664. Ce qui fut fait.

Merci à Jean Villeneuve

Quand la coopérative funéraire a officiellement ouvert ses portes en 1981, elle a dû faire face à l’opposition des maisons funéraires privées. La Maison funéraire Émond est allée jusqu’à tenter de recruter le thanatopracteur contractuel de la Coopérative, Claude Gascon. Jean Villeneuve est le seul thanatopracteur du secteur privé à avoir aidé la Coopérative en acceptant de remplacer Claude Gascon quand celui-ci était en congé.

Le cercueil réutilisable

Au 18e siècle, l’empereur Joseph II d’Autriche-Hongrie avait voulu remplacer les anciens cercueils massifs et dispendieux par un cercueil léger, économique et surtout réutilisable. Son projet, trop avant-gardiste pour l’époque, se buta à une opposition intraitable. Deux organisateurs communautaires de CLSC, Jacques Carrière et Francine Lepage, membres du premier conseil d’administration de la Coopérative funéraire de l’Outaouais, ont repris l’initiative de Joseph II à leur façon en offrant au public un service de location de cercueils.

La coopérative procéda à l’achat d’un magnifique cercueil dans lequel on pouvait glisser une boite d’incinération avec le corps. Avec un coût fort abordable pour la location de ce cercueil réutilisable, de la boite et de la subséquente incinération, même les familles endeuillées les plus pauvres pouvaient obtenir des funérailles impeccables. Cette fois c’était la bonne idée, au bon moment. Et une exclusivité de la coopérative funéraire.